La fibromyalgie, longtemps méconnue et incomprise, est aujourd’hui officiellement reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Cette condition chronique touche entre 1,5 et 2 % de la population, principalement les femmes, et se caractérise par des symptômes invisibles mais profondément invalidants.
Comprendre la fibromyalgie
La fibromyalgie est une « douleur chronique primaire » dans la Classification Internationale des Maladies. Il s’agit d’un syndrome regroupant plusieurs symptômes chroniques d’intensité modérée à sévère.
Les symptômes de la fibromyalgie
Douleurs diffuses et persistantes
Une douleur généralisée, souvent décrite comme sourde et constante, présente des deux côtés du corps depuis au moins trois mois.
Elle s’accompagne d’une sensibilité accrue à la pression et peut prendre diverses formes : raideurs matinales, sensations de brûlure, courbatures, fourmillements ou crampes.
Troubles du sommeil
La maladie perturbe souvent le sommeil : elle provoque des difficultés d’endormissement, des réveils nocturnes et une sensation de sommeil non réparateur.
Fatigue invalidante
Un épuisement profond persiste même après de longues heures de sommeil. Cette fatigue n’est pas soulagée par le repos et donne l’impression de ne jamais récupérer.
Troubles cognitifs (« Fibro-brouillard »)
Ces difficultés touchent l’attention, la concentration et la mémoire, créant une sensation de confusion et un ralentissement du traitement de l’information.
Symptômes associés
La fibromyalgie s’accompagne souvent d’autres manifestations : maux de tête, troubles digestifs (syndrome de l’intestin irritable), troubles de l’humeur (anxiété, dépression), hypersensibilité sensorielle au bruit, à la lumière ou aux odeurs, vertiges et problèmes urinaires.
L’association FibromyalgieSOS a rédigé une liste de 100 symptômes liés à cette maladie. Ils ne concernent pas toutes les personnes atteintes, mais témoignent de sa complexité.
Les causes de la fibromyalgie
Les chercheurs ne considèrent plus la fibromyalgie comme une maladie psychosomatique. Ils la classent désormais comme une condition de douleur nociplastique.
En effet, le système nerveux central traite différemment les signaux douloureux et non douloureux, créant une sensibilité globale accrue.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à son développement :
- Prédisposition génétique
- Infections
- Traumatismes physiques ou stress émotionnel intense
- Présence d’autres affections douloureuses chroniques
Un diagnostic complexe
Il n’existe pas de test pour diagnostiquer la fibromyalgie.
Le diagnostic repose sur :
- Un historique médical détaillé
- Un examen physique approfondi
- L’exclusion d’autres maladies similaires
Le processus peut être long, nécessitant parfois l’expertise d’un spécialiste, créant une errance médicale difficilement supportable.
Impact sur la qualité de vie
Bien que la fibromyalgie n’altère pas l’espérance de vie, elle perturbe significativement le quotidien :
- Limitations dans les activités quotidiennes
- Difficultés professionnelles pouvant mener à l’arrêt de travail voire à l’invalidité
- Isolement social et repli sur soi
- Risque accru de troubles anxieux et dépressifs
Quelle prise en charge ?
La fibromyalgie est une maladie chronique incurable. Les traitements visent à soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie par une approche multidisciplinaire et personnalisée.
Le traitement est principalement non médicamenteux :
- Activité physique adaptée : Les exercices aérobiques à faible impact sont recommandés : marche, vélo, aquagym… L’intensité doit être augmentée progressivement.
- Soutien psychologique : La Thérapie Cognitivo-Comportementale, la relaxation, la méditation et l’hypnothérapie sont très bénéfiques, notamment pour préserver l’état psychologique.
- Gestion de l’énergie : Planifier les activités et intégrer des pauses pour préserver les réserves d’énergie et limiter l’effet boomerang.
Les traitements médicamenteux ne sont pas recommandés ni efficaces pour combattre les douleurs. Certains cas précis justifient le recours ponctuel à des médicaments.
Briser les idées reçues autour de la fibromyalgie
Il est essentiel de comprendre que :
- La fibromyalgie n’est pas psychosomatique mais a une base neurologique réelle
- Elle ne touche pas uniquement les femmes, même si elles sont plus concernées
- Il n’existe pas de test sanguin spécifique pour la diagnostiquer
- L’activité physique adaptée est bénéfique et recommandée
- Les personnes atteintes doivent être écoutées, prises au sérieux et non pas invisibilisées
Conclusion
La fibromyalgie, même si mieux comprise aujourd’hui, reste une condition complexe nécessitant une prise en charge personnalisée.
Avec les avancées de la recherche, comme les travaux de l’Inserm et une meilleure compréhension collective, l’avenir s’annonce plus prometteur pour les personnes atteintes.
FAQ : vos questions sur la fibromyalgie
La fibromyalgie est-elle une maladie psychosomatique ?
La fibromyalgie ne relève plus du psychosomatique. On la définit désormais comme une condition de douleur nociplastique. La douleur est réelle et a une base neurologique.
Existe-t-il un test spécifique pour diagnostiquer la fibromyalgie ?
Il n’existe pas de test unique (analyse de sang ou imagerie) pour poser un diagnostic. Le diagnostic est clinique, basé sur l’historique médical du patient, un examen physique approfondi et l’application de critères spécifiques, après avoir exclu d’autres conditions.
La fibromyalgie ne touche-t-elle que les femmes ?
Bien que la fibromyalgie soit plus fréquente chez les femmes (environ 8 à 9 cas sur 10), les hommes et même les enfants peuvent être atteints.
Peut-on guérir de la fibromyalgie ?
Actuellement, il n’existe pas de remède pour la fibromyalgie. Le traitement a pour objectif d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes.
L’activité physique est-elle recommandée en cas de fibromyalgie ?
Oui, absolument. L’activité physique adaptée, est considérée comme le traitement le plus efficace. Il est important de commencer doucement et d’augmenter progressivement l’intensité.
Quel est le rôle du stress dans la fibromyalgie ?
Le stress peut être un déclencheur ou un facteur aggravant des symptômes. Par conséquent, les techniques de gestion du stress, telles que la méditation et la TCC, sont une composante clé du plan de traitement.
La fibromyalgie affecte-t-elle l’espérance de vie ?
Non, la fibromyalgie n’altère pas l’espérance de vie. Elle affecte directement la qualité de vie quotidienne, professionnelle et sociale.