Le 26 septembre marque la Journée Mondiale de la Contraception, l’occasion parfaite de rappeler une évidence : la contraception nous concerne tous. Bien plus qu’un simple moyen d’éviter une grossesse, choisir sa contraception, c’est prendre sa vie en main, dessiner ses projets d’avenir et, de plus en plus souvent, partager cette responsabilité en couple.
Avec l’éventail grandissant des méthodes disponibles, s’informer devient essentiel. Ce guide vous accompagne pour faire le bon choix selon votre mode de vie, votre santé et celle de votre partenaire.
L’enjeu de la contraception : autonomie et prévention
La contraception constitue un pilier de la santé sexuelle. Son objectif premier ? Éviter une grossesse non désirée et permettre à chacun de maîtriser son parcours de vie.
- Autonomie et bien-être : Disposer d’une contraception adaptée, c’est vivre sa sexualité sereinement et choisir le bon moment pour fonder ou agrandir sa famille.
- Double protection : Attention, toutes les méthodes ne se valent pas ! Seul le préservatif (masculin ou féminin) vous protège efficacement des Infections Sexuellement Transmissibles (IST). Si vous optez pour une autre méthode contraceptive, pensez au préservatif en cas de risque d’IST.
La contraception féminine : un large choix
Historiquement, la plupart des contraceptifs réversibles ciblent le corps féminin. Résultat ? Une charge mentale contraceptive (gestion des oublis, rendez-vous médicaux, effets secondaires) principalement portée par les femmes.
Les contraceptions hormonales
Ces méthodes régulent ou bloquent l’ovulation grâce aux hormones (œstrogènes et/ou progestatifs).
- La pilule : La plus connue de toutes ! Elle demande une prise quotidienne rigoureuse.
Attention aux oublis : son efficacité diminue rapidement, ce qui souligne la charge mentale qu’elle représente. - Le patch et l’anneau vaginal : Ces options diffusent les hormones sur une courte période, allégeant un peu la contrainte du quotidien.
- L’implant : Cette petite tige insérée sous la peau libère des hormones pendant trois ans. Ultra-efficace et sans contrainte quotidienne, il représente une solution longue durée appréciable.

Le DIU (stérilet) : la solution longue durée
De plus en plus recommandé, y compris pour les femmes sans enfant, le Dispositif Intra Utérin (DIU) offre une contraception réversible sur plusieurs années.
- DIU au cuivre : Sans hormone, il neutralise les spermatozoïdes. Efficace de 4 à 10 ans, il peut toutefois intensifier les règles (volume et douleur).
- DIU hormonal : Il diffuse un progestatif localement pendant 3 à 5 ans. Bonus : il réduit souvent les règles, voire les fait disparaître.

Les méthodes barrières
Diaphragme, cape cervicale… Ces méthodes bloquent physiquement le passage des spermatozoïdes, souvent avec l’aide de spermicides. Elles nécessitent une manipulation à chaque rapport et restent moins fiables que les options hormonales ou le DIU.
La contraception masculine : vers un partage équitable
Les hommes ont un rôle essentiel à jouer pour partager vraiment cette responsabilité. Au-delà du préservatif – seule protection contre les IST – d’autres solutions existent ou voient le jour.
La vasectomie : une solution définitive
Cette intervention consiste à sectionner les canaux déférents pour bloquer le passage des spermatozoïdes. Très efficace, sans impact sur les hormones, l’érection ou le plaisir. Elle libère totalement le couple de la charge contraceptive.
À savoir : C’est un choix quasi définitif. Bien qu’une intervention inverse soit possible, son succès n’est pas garanti. Vous devez donc mûrement réfléchir à la décision.
En France, cette chirurgie est remboursée et nécessite un délai de réflexion légal de quatre mois après la première consultation.
Les méthodes réversibles modernes
Ces nouvelles options permettent aux hommes de gérer la contraception de façon temporaire.
Contraception thermique : Un anneau ou un sous-vêtement spécial élève la température des testicules, stoppant la production de spermatozoïdes. Cette méthode demande un apprentissage et un suivi médical
Contraception hormonale ou par injection : Injections hormonales ou gels bloquants… Ces approches sont encore en phase d’essais cliniques, mais dessinent l’avenir d’un partage contraceptif plus équilibré.

Comment faire le bon choix ensemble ?
La meilleure contraception ? Celle qui est acceptée, bien tolérée et correctement utilisée par les deux partenaires.
Parlez ouvertement avec votre partenaire de qui portera cette charge mentale. Êtes-vous prêt(e) à gérer les effets secondaires et les contraintes quotidiennes ? L’un de vous préfère-t-il une solution à long terme ?
Prenez rendez-vous avec un professionnel (médecin généraliste, gynécologue, sage-femme, centre de planification). Il analysera vos antécédents médicaux et vous orientera vers les options les mieux adaptées.
Réversibilité souhaitée, efficacité, effets secondaires (impact sur le cycle, la libido), tolérance aux contraintes… Tous ces éléments comptent dans votre décision.
Bon à savoir : Il est tout à fait normal de changer de méthode au cours de sa vie. Ce qui vous convient aujourd’hui ne sera peut-être plus adapté demain.
Un accès facilité pour les jeunes
L’accès à la contraception est un droit fondamental. Des dispositifs spécifiques existent pour lever les freins financiers et la peur du jugement chez les jeunes.
En France, la contraception est gratuite pour tous les moins de 26 ans (prise en charge à 100% par l’Assurance Maladie, sans avance de frais). Cette gratuité couvre les consultations, les examens et les contraceptifs eux-mêmes.
L’accès est facile et confidentiel grâce à différentes structures :
- Les Centres de Planification et d’Éducation Familiale (CPEF) : Consultations, conseils et contraceptifs anonymes et gratuits, même pour les mineurs.
- L’infirmerie scolaire : Informations, orientation et contraception d’urgence si nécessaire.
- Les pharmacies : Préservatifs gratuits pour les moins de 26 ans, contraception d’urgence gratuite et sans ordonnance quel que soit l’âge.

FAQ : vos questions sur la contraception
La contraception est-elle payante pour tout le monde ?
Non ! En France, elle est gratuite pour tous les moins de 26 ans (prise en charge à 100%). Les préservatifs le sont aussi. Au-delà, consultations et prescriptions restent remboursées par l’Assurance Maladie.
La contraception d’urgence remplace-t-elle une contraception régulière ?
Absolument pas. La pilule du lendemain est un rattrapage en cas de rapport non protégé ou d’échec contraceptif. Vous pouvez la trouver gratuitement en pharmacie sans ordonnance, mais vous devez la prendre le plus rapidement possible.
La vasectomie est-elle réversible ?
Des interventions existent pour tenter de rétablir la fertilité, mais leur succès n’est pas garanti. Vous devez considérer la vasectomie comme un choix permanent et réfléchir de manière approfondie.
Le stérilet peut-il être posé chez une femme sans enfant ?
Bien sûr ! C’est une idée reçue tenace. Les autorités de santé recommandent le DIU (cuivre ou hormonal) aux femmes qui n’ont jamais eu de grossesse.