Dans nos sociétés modernes, rester assis plusieurs heures par jour est devenu la norme. Télétravail, trajets en voiture, soirées devant un écran… Sans même s’en rendre compte, nous passons une grande partie de notre journée en position statique. Pourtant, cette sédentarité prolongée n’est pas sans conséquences.
Zoom sur un mal silencieux, mais bien réel.
Qu’est-ce que la sédentarité ?
La sédentarité se définit par une dépense énergétique faible liée à des comportements éveillés en position assise ou allongée. Cela inclut des activités telles que regarder la télévision, travailler sur un ordinateur ou encore conduire.
Contrairement à l’inactivité physique (absence d’activité sportive), la sédentarité peut toucher des personnes actives si elles passent, par ailleurs, de nombreuses heures assises.
Quels sont les risques liés à la sédentarité ?
1. Des effets néfastes sur le système cardiovasculaire
Passer trop de temps assis ralentit la circulation sanguine, en particulier dans les jambes. Cela favorise l’apparition de troubles veineux, de varices et augmente le risque d’hypertension.
À long terme, la sédentarité contribue au développement de maladies cardiovasculaires telles que les infarctus ou les AVC.
2. Une prise de poids facilitée
Le manque de mouvement ralentit le métabolisme de base. En clair, le corps brûle moins de calories, ce qui peut favoriser la prise de poids, voire l’obésité.
Couplée à une alimentation déséquilibrée, la sédentarité peut aussi devenir un facteur de risque majeur du diabète de type 2.
3. Des douleurs musculo-squelettiques fréquentes
Postures statiques prolongées, écrans mal positionnés, mobilier inadapté… Tous ces facteurs favorisent les douleurs au niveau du dos, de la nuque et des épaules.
À long terme, cela peut entraîner des troubles musculo-squelettiques chroniques (TMS), difficiles à corriger sans prise en charge adaptée.
4. Une réduction de l’espérance de vie
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la sédentarité serait responsable de plus de 3,2 millions de décès par an dans le monde.
Elle figure parmi les principaux facteurs de risque de mortalité évitable, aux côtés du tabac, de l’alcool et de la mauvaise alimentation.
Comment lutter contre la sédentarité au quotidien ?
Voici quelques réflexes simples à intégrer dans sa routine :
- Faire des pauses actives toutes les 30 à 60 minutes : se lever, marcher, s’étirer.
- Privilégier les escaliers plutôt que les ascenseurs.
- Marcher ou pédaler pour les trajets courts.
- Utiliser un bureau réglable pour alterner position assise et debout.
- Bouger pendant les appels téléphoniques ou en réunion.
- Planifier une activité physique régulière, même modérée : marche rapide, vélo, natation…

Qui est concerné par la sédentarité aujourd’hui ?
On pourrait croire que la sédentarité ne touche que les personnes inactives ou âgées. En réalité, elle concerne une très large part de la population, tous âges confondus. L’évolution de nos modes de vie — plus connectés, plus urbains, plus automatisés — a profondément réduit nos occasions de bouger au quotidien.
Les travailleurs de bureau
C’est la population la plus directement touchée, malgré l’existence de solutions. En moyenne, un salarié de bureau passe 7 à 10 heures par jour en position assise, parfois sans pause active. Entre le travail sur écran, les réunions, les trajets en voiture ou en transports, et le temps passé devant la télévision le soir, les périodes d’inactivité s’accumulent. Même les personnes sportives ne sont pas à l’abri si elles restent immobiles le reste du temps.
Les étudiants et lycéens
Avec l’essor du numérique et l’enseignement à distance, les jeunes passent une grande partie de leur journée devant un écran, que ce soit pour étudier ou se divertir.
Selon plusieurs études, les adolescents français sont parmi les plus sédentaires d’Europe, avec un temps d’écran qui dépasse souvent les 6 heures par jour. Ce phénomène inquiète les professionnels de santé, car il peut impacter le développement physique, mental et social.
Les seniors
En vieillissant, le niveau d’activité physique a tendance à diminuer, parfois en raison de douleurs, de maladies chroniques ou d’une perte d’autonomie. Pourtant, rester actif est essentiel pour maintenir la mobilité, prévenir les chutes, préserver la densité osseuse et garder le moral.
Les professionnels indépendants et télétravailleurs
Le télétravail, s’il offre plus de liberté, peut accentuer la sédentarité. Il est tentant de passer la journée sans bouger de son bureau, sans même sortir de chez soi.
De nombreux freelances, développeurs, graphistes ou rédacteurs passent parfois des journées entières sans vraie pause physique, ce qui peut à terme impacter la santé.
Les enfants
Moins de jeux en extérieur, plus de tablettes et de téléphones… Le temps de jeu libre actif (courir, grimper, sauter) se réduit au profit d’activités sédentaires. Or, le mouvement est indispensable au bon développement musculaire, cognitif et social des plus jeunes.
En résumé : la sédentarité touche tout le monde, quel que soit l’âge ou le niveau d’activité physique. Elle s’est insidieusement installée dans notre quotidien, au point d’être perçue comme normale.
Sédentarité ou inactivité physique : quelle est la différence ?
La sédentarité et inactivité physique sont deux concepts bien différents, qui ont chacun des effets distincts sur la santé.
La sédentarité désigne toute situation où l’on reste éveillé, mais peu actif. Elle se mesure notamment par le temps passé assis ou allongé, indépendamment du sport pratiqué.
L’inactivité physique se définit par l’absence d’activité physique modérée à intense, comme marcher, nager, courir, faire du vélo…
C’est le fait de ne pas atteindre les recommandations de l’OMS, à savoir : 150 à 300 minutes d’activité physique modérée ou 75 à 150 minutes d’activité physique intense par semaine.
Conclusion
La sédentarité est l’un des grands enjeux de santé publique du XXIe siècle. Si elle semble anodine, ses effets sur la santé sont multiples et profonds.
Bonne nouvelle : il est possible de réduire ces risques en modifiant progressivement ses habitudes quotidiennes. Des actions simples pour préserver sa santé sur le long terme.
FAQ – Sédentarité, vos questions fréquentes
Quelle est la durée maximale recommandée en position assise par jour ?
Il ne faut pas dépasser 6 à 7 heures par jour en position assise. Idéalement, cette période doit être entrecoupée de pauses actives toutes les heures.
Est-ce qu’une heure de sport par jour suffit à compenser la sédentarité ?
Non. Cela ne compense pas totalement les effets d’une position assise prolongée. Il est important de rester en mouvement tout au long de la journée.
La sédentarité touche-t-elle aussi les jeunes ?
Oui. Les enfants et adolescents sont de plus en plus sédentaires, notamment à cause de l’usage intensif des écrans. Cela peut impacter leur développement et leur santé à long terme.